Le Moniteur | Christian Robischon | le 21/02/2020
Désossés, nettoyés de leurs impuretés, remis en valeur dans leurs éléments les plus intéressants et agrémentés d’une touche contemporaine : trois bâtiments témoins de la seconde moitié du XXe siècle, à Strasbourg (Bas-Rhin), achèvent leur restructuration selon ces caractéristiques communes, au-delà de leur personnalité respective. L’entreprise générale alsacienne KS Groupe en pilote les chantiers, en mobilisant ses filiales d’ingénierie des fluides, d’électricité, d’équipements sanitaires et d’aménagement intérieur.
A l’entrée nord de la ville, l’ex-Maison du bâtiment verra livrés, au printemps, les derniers des 262 logements, pour étudiants ou propriétaires privés, implantés dans ses 14 étages métamorphosés de fond en comble par 14,5 M€ HT de travaux sous maîtrise d’ouvrage d’Edifipierre et maîtrise d’œuvre d’Archicub. Une année entière de curage et désamiantage a précédé l’intervention sur l’ossature béton. Celle-ci conserve les poteaux de façade, ajoute des renforts métalliques pour la reprise des charges et s’adapte aux trames hétérogènes d’un étage à l’autre. « Les locaux techniques qui étaient situés au dernier niveau ont été démolis. Ils ont été déménagés dans un sous-sol restructuré dans ce but, et remplacés par un attique en charpente métallique », décrit Pierre Edel, directeur des ouvrages fonctionnels de KS groupe. Au sommet, une végétation voulue luxuriante pousse, comme une « Canopée », nouveau nom de la tour. Quant aux façades, elles sont retravaillées selon une esthétique contemporaine, et des balcons en charpente métallique préfabriquée viennent s’y arrimer.
Structures désossées et renforcées. Dans le quartier universitaire, au terme d’un chantier de 11,5 M€ HT, l’ancien bâtiment de France Télécom des années 1980 devient l’Académie 35, qui abrite désormais 125 logements (Icade et Habitation moderne) et une école d’art, sur 10 000 m2 . Oslo Architectes et KS Groupe remettent en valeur la toiture en ardoise et la pierre de Bourgogne en façade. La partie neuve (1 000 m2 ) se pare d’un laquage dont la couleur beige reprend celle du matériau d’origine. Le changement de destination, du tertiaire vers l’habitat, s’opère notamment grâce à l’aménagement de grandes lucarnes dans les combles et à la pose de balcons. Ceux-ci donnent son identité visuelle extérieure à l’Académie 35, à l’instar de la Canopée.
Rue d’Ypres, c’est un ancien immeuble de logement social, vendu par son bailleur, Ophéa, au promoteur Edifipierre, qui a été totalement repensé. D’autres nouveaux balcons, métalliques et de couleur blanche, distinguent les 79 appartements. Ils confèrent un « style balnéaire rhénan », selon l’architecte Georges Heintz, à l’immeuble rebaptisé Latitude 44. Les travaux de 7 M€ HT se termineront en juin. La structure a d’abord été désossée avant d’être renforcée sur 3 mètres : sa faible épaisseur était caractéristique des constructions à grande vitesse d’après-guerre. La pose complémentaire d’une structure en forme de croix de Saint-André garantit le contreventement. « L’opération démontre la capacité à modifier sans toucher au mode constructif d’origine », souligne Pierre Edel.
Source : Le Moniteur